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Tshisekedi prévoit un maintien plus long de l'EACRF sur le respect du cessez-le-feu par le M23

Jun 01, 2023Jun 01, 2023

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s'adresse aux médias. PHOTOS | LUDOVIC MARIN | AFP

La République démocratique du Congo a indiqué qu'elle serait favorable au maintien plus long des Forces régionales de la Communauté d'Afrique de l'Est (EACRF) à condition qu'elles puissent forcer les groupes armés à respecter le cessez-le-feu.

Cette apparente baisse est apparue lundi lorsque le président Félix Tshisekedi a reçu son homologue burundais Evariste Ndiyishimiye, l'actuel président de la Communauté d'Afrique de l'Est.

Et lors de la réunion, Tshisekedi, autrefois un critique acharné de l’EACRF, a déclaré qu’il y avait eu des engagements positifs avec les dirigeants régionaux qui considèrent désormais la nécessité d’un cessez-le-feu permanent comme une condition préalable à tout pourparler de paix avec des groupes armés.

Lire:La RDC mise sur des accords militaires bilatéraux pour sécuriser ses défenses sur son flanc oriental

Le leader congolais n'a pas expressément évoqué la fin du mandat de l'EACRF, censé expirer début septembre. Mais il a déclaré que les pays contributeurs de troupes réagissaient désormais mieux.

« Il est vrai qu'il y a quelques jours, j'avais exprimé mon certain mécontentement face au comportement de la force régionale est-africaine. Mais le temps a passé et les réunions ont commencé à être beaucoup plus dures pour les groupes armés, à l'image de la dernière (le 24 août avec les ministres de la Défense à Nairobi) à laquelle a participé notre vice-premier ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba. "Cette réunion a été beaucoup plus dure quant au respect des termes des accords conclus dans le cadre du processus de Nairobi, enrichi par la feuille de route de Luanda".

Les processus de Nairobi et de Luanda font partie d'un projet régional visant à contraindre les parties impliquées dans le conflit congolais à observer un cessez-le-feu avant de s'engager sur la voie de la paix.

"Le temps nous dira si ces discussions peuvent se transformer en actions car des décisions ont été prises et ces décisions s'appliquent immédiatement. Nous devons engager le M23 à respecter les termes de ces processus", a déclaré Félix Tshisekedi.

Ndayishimiye a déclaré qu'un sommet des chefs d'Etat se tiendrait prochainement pour examiner les demandes de la RDC.

Le président congolais a déclaré que son pays profiterait de cette réunion pour exprimer son point de vue sur la base des conclusions, à savoir si le M23 serait enfin autorisé à se cantonner.

Le gouvernement congolais a toujours considéré que depuis mars dernier, le M23 ne s'est pas réellement retiré des zones conquises, même si depuis près de six mois il n'y a pas eu de combats avec l'armée congolaise. A Kinshasa, dans le communiqué final conjoint signé par la RDC et le Burundi, les deux chefs d'Etat disent "constater et déplorer le fait que le M23 n'a pas la volonté de se désengager et de se diriger vers les centres de cantonnement".

Ndayishimiye et Tshisekedi "ont appelé la région à prendre ses responsabilités et à contraindre le M23 à se cantonner".

Lire:Les dirigeants parient sur le cantonnement pour mettre fin aux combats dans l’est de la RDC

Même si le président congolais s'est montré moins véhément à l'égard de l'EACRF, il a néanmoins continué de déplorer le "laxisme" dont font preuve selon lui les contingents du bloc de l'Est, à l'exception des troupes burundaises, plus actives selon lui au Kivu. Le Kenya, l’Ouganda et le Soudan du Sud sont les autres contributeurs de troupes à l’EACRF.

"Nous demandons à l'EACRF d'être plus actif, comme le contingent burundais, car dans certains endroits nous continuons à observer un laxisme de la part des autres contingents, qui autorisent la collecte des impôts par le M23, ce qui est totalement illégal et inacceptable", " ils ont dit.

Les deux dirigeants ont indiqué qu'outre les questions de défense et de sécurité, sur lesquelles ils ont engagé leurs deux pays à collaborer plus étroitement, le dirigeant burundais s'est rendu à Kinshasa pour renforcer les liens de coopération.

Ils sont convenus d'accélérer un projet d'intégration, à savoir la construction d'un pont reliant la province de Tsibitoke au Burundi au Sud-Kivu en RDC. Un chemin de fer doit également être construit, reliant la Tanzanie, le Burundi et la RDC. Les projets d'infrastructures devraient également inclure une route reliant Bujumbura à Uvira puis Bukavu. Dans le domaine commercial, les deux présidents ont convenu de créer des succursales bancaires au Burundi et en RDC.